L’artiste est issue des ruelles et des quartiers défavorisés de la ville de Longueuil en banlieue de Montréal, où les engueulades, les disputes, et les pots cassés font l’objet de la trame sonore de fond quotidienne d’une génération élevée sur un refrain de “Bon à rien!”, “Incapable!”, et de “Je regrette le jour où tu es né!”. Koko, surnom qui survint rapidement, était dans son univers personnel très fermé, où personne n’est invité, mis à part sa musique, sa poésie et sa vision de la vie. Elle a dû tenter de repousser les frontières de l’impossible et de l’inaccessible qui nourrissaient son quotidien en attendant l’âge adulte pour vivre le seul rêve qui l’habite; celui de quitter ces rues sombres et ruelles torrides afin de respirer cette liberté qui influencera qui elle est et son grand rêve de mettre ces horreurs d’enfance et d’adolescence en musique et en mots.
Voulant faire différent de ses pairs qui sont attirés vers la scène montréalaise, elle décida d’aller dans un endroit où personne ne la connaîtrait, ne la chercherait, où elle pourrait se réinventer, repartir du début; Drummondville. Koko ne tarda pas à faire entendre ses mélodies uniques et originales à travers tout le Centre-du-Québec, se démarquant par sa richesse musicale et la sensibilité de ses textes, relatant les relations ambiguës entre le confort, le statu quo, propulsant ainsi son auditoire dans une ambiance d’anxiété où cette idée de transformation se dessine doucement à l’horizon.
Son premier album, "Albert s’est envolé mais il ne reviendra pas", a reçu une attention notable, surtout au sein des défenseurs de la protection animale et pour son deuxième album, La Vivisection des Sens, Koko a mentionné qu’elle voulait rester fidèle à sa direction de la protection des animaux, car c’est une cause importante pour elle, tout en voulant également garder une approche plus générale avec l’album :
“Quelqu’un a dit sur Twitter, où je suis active, qu’il avait joué la chanson “Laïka” à l’enterrement de son frère, ce qui m’a totalement bouleversé. Cela m’a fait réaliser que le message ne se limitait pas à la cause et c’est pourquoi il m’a donné une perspective différente sur mon processus d’écriture. Vous pouvez également lire le titre “La Vivisection des Sens” à un niveau personnel et réfléchir à ce que vous faites qui fait mal aux sens… Il ne s’agit pas seulement de protection des animaux.”